Mieux comprendre pour mieux soigner?
L’infertilité n’est pas la stérilité ! Avant d’entrer dans le vif du sujet commençons par une petite mise à jour lexicale. La stérilité, se caractérise par l'incapacité d'un individu ou d'un couple à concevoir naturellement un enfant. Parmi les causes possibles de stérilité, l’absence de spermatozoïdes dans le sperme appelé l’azoospermie, l’absence de trompes ou encore la ménopause précoce. On parle d’infertilité lorsqu’un couple observe des difficultés à concevoir un enfant après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers et complets. En France, environ un couple sur huit consulte en raison de difficultés à concevoir un enfant et dans 10 à 25% des cas, l’infertilité n’est pas attribuable à un défaut spécifique d’un des deux partenaires. Il n’est pas rare d’entendre parents ou amis asséner à la femme de plus de 30 ans : "Mais tu attends quoi pour t’y mettre, tu n’ es plus toute jeune !" Malheureux, si vous saviez que vous ne faites que renforcer les maux de ces femmes déjà bien tourmentées ! S’agissant de cette fameuse horloge biologique, dont tout le monde ne cesse de parler, il s’agit dans les faits, de la réserve ovarienne (à savoir le nombre d'ovocytes nommés aussi ovules) présents dans les ovaires. Contrairement aux hommes qui produisent en continu des spermatozoides depuis la puberté jusqu’à la fin de la vie, les femmes naissent avec leur stock complet d’ovocytes et en expulsent un à chaque cycle. C’est ainsi que la femme âgée entre 30 et 40 ans ne dispose que de 12% de ses ovules et n'en a plus que 3% à l'âge de 40 ans.
Certaines femmes sont sujettes aux troubles ovariens ou trouble de l'ovulation.
Ils peuvent se traduire par des ovaires polykystiques (atteignant 5-10% des femmes en âge de procréer) en provoquant des menstruations irrégulières ou il peut s'agir d’insuffisance ovarienne (qui concernera 1% de la population féminine.
Les troubles hormonaux ou dérèglements hormonaux constituent la première cause d’infertilité chez la femme jeune. Ils peuvent être liés à une sur ou sous production d’hormones en cause dans la production d ‘ovules matures nécessaires à la fécondation.
L'endométriose est une pathologie gynécologique qui touche au moins une femme sur 10 en âge de procréer et serait à l’origine de l’ infertilité chez 30 à 40% des femmes qui en souffrent, comme présenté à l’occasion du SEM’ACT organisé en septembre 2021.
Certaines anomalies morphologiques situées au niveau de la cavité utérine, ou la présence d’un fibrome dans la cavité peuvent entraver l’implantation de l’embryon.
Certaines affections sexuellement transmissibles, qui n’auraient pas été traitées suffisamment tôt peuvent avoir laissé des séquelles, entrainant une réduction de la perméabilité des trompes de Fallope, bloquant le passage des spermatozoïdes vers l’ovule. C’est le cas des infections à Chlamydiae.
Plusieurs facteurs sont à l’œuvre dans l’infertilité.
Outre ceux précédemment cités l’alimentation ni est pas étrangère. Des intolérances alimentaires, comme celles au gluten qui en provoquant une mal-absorption intestinale des vitamines, minéraux et oligo-éléments, peuvent impacter la fertilité, au même titre que les contacts avec les perturbateurs endocriniens, telle que la chlordécone présente dans les sols des Antilles.
Il est aussi nécessaire de s’octroyer des temps de détente en privilégiant toutes les pratiques qui visent à faire baisser les tensions internes, tant physiques que mentales et de veiller à l’équilibre alimentation/sport et apports/dépenses énergétiques.
La fertilité est l’affaire du couple et passe par le bien-être de la femme.
Alors Mesdames, « Exigez de vous faire chouchouter c’est pour le bien de la famille ! »
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