Pourquoi faut-il faire de la santé des femmes une priorité collective?
- ejpcaraibe
- il y a 5 jours
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Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Parce qu’une femme en bonne santé, c’est une famille qui tient, une économie qui avance et une société qui respire.
C’est le message porté par le film documentaire L’Invisible, qui explore l’impact psychique et social du désir d’enfant contrarié dans les Antilles.
Les femmes, piliers invisibles du territoire
En Guadeloupe, les femmes demeurent les “poto mitan” du foyer, soutenant familles et générations. Pourtant, elles sont aussi celles qui portent les blessures les plus silencieuses : la charge mentale, les inégalités d’accès aux soins, et la pression culturelle autour de la maternité.Lorsque la grossesse tarde, c’est tout un équilibre intérieur qui vacille — entre attente, culpabilité et solitude.
Quelques chiffres clés
31 % des femmes guadeloupéennes présentent une détresse psychologique, contre 17 % des hommes (ORSAG).
9,4 % des femmes infertiles présentent des risques suicidaires.
Le parcours de procréation médicalement assistée (PMA) dure en moyenne 7,7 ans en France.
91% des foyers monoparentaux sont gérés par les femmes en Guadeloupe
⚠️ Fertilité et environnement : un enjeu sanitaire émergent
Les recherches menées par l’INSERM et le CHU de la Guadeloupe pointent le rôle possible des perturbateurs endocriniens, notamment du chlordécone, dans l’allongement du délai pour concevoir. Une étude récente publiée dans Environmental Health (Inserm, octobre 2025) montre que plus le niveau de chlordécone dans le sang est élevé, plus le temps nécessaire pour concevoir augmente — une tendance observée dans la cohorte guadeloupéenne TIMOUN.
Parallèlement, le projet KARU-FERTIL (ANR-22-CHLD-0001) évalue actuellement l’impact de cette exposition sur la réserve ovarienne et la fertilité féminine dans la population antillaise.
Ces travaux confirment un lien préoccupant entre environnement, santé reproductive et santé mentale — un triptyque indissociable pour comprendre les fragilités des femmes antillaises.
Investir pour réparer, prévenir et transformer
Investir dans la santé des femmes, c’est investir dans la stabilité familiale, la prévention des troubles mentaux et la résilience du territoire. Car une femme épuisée ou culpabilisée fragilise tout un système.
Une femme écoutée, accompagnée et soignée, c’est toute une société qui se relève.
C’est cette conviction que porte le SEM’ACT à travers L’Invisible : un film qui met des visages et des mots sur l’indicible, pour transformer le silence en prise de conscience.





